jeudi, novembre 23, 2006

Portée Pal.


Une jeune femme âgée de 23 ans a été attaquée et tuée mercredi par quatre molosses, qui ont ensuite été abattus par les forces de l'ordre près de Beauvais. Une voisine, qui a assisté à la scène, rapporte les derniers mots de la victime:

" Arghh,...je suis tombée par terre... c'est la faute aux rottweilers..."

mardi, novembre 21, 2006

Au revoir à jamais.


Alors que sort cette semaine dans les salles obscures le dernier volet des aventures de James Bond, avec son lot de beaux costards, de belles bagnoles, de belles gonzesses et de martinis « on the rock », les services secrets russes ont décidé eux aussi de faire parler d’eux.

Après avoir occis Anna Politkovskaïa il y a de ça quelques semaines, et ce sans que le moindre sourcil ne soit levé à l’Ouest, les héritiers du KGB ont cette fois tenté d’assassiner un ancien pote à eux, Alexandre Litvinenko, un espion repenti naturalisé britannique à la fin des années quatre-vingt dix et depuis virulent opposant au régime poutinien. Visiblement empoisonné à la mort aux rats, cet homme est aujourd’hui sur un lit d’hôpital, et est en passe de devenir un naturalisé britannique mort. Encore une fois, Moscou choisit de dessouder les dissidents plutôt que d’accepter toute opposition démocratique.

Litvinenko avait en effet publié en 2002 un livre dans lequel il incriminait le président russe dans des attentats meurtriers officiellement attribués aux rebelles tchétchènes. Par ailleurs, le pauvre type avait reçu, semble t-il quelques heures avant son empoisonnement, des informations concernant le meurtre de la journaliste de la Novaïa Gazeta. ( Informations mettant en cause Vladimir Poutine ?) Mais un contretemps fâcheux à base de poison violent à contrait Litvinenko à s’occuper de ses viscères plutôt que de politique. La machine répressive moscovite fonctionne toujours aussi bien et c'est Poutine qui graisse le moteur.

Rappelons une dernière chose : Ex agent du KGB, assassin notoire, criminel de guerre, politicien corrompu, Poutine a été élevé au rang de Grand Croix de la légion d’honneur par Jacques Chirac en septembre dernier. De quoi vous dégoûter de la vodka.

Greenspirit.

lundi, novembre 20, 2006

Dieudonné pas assez sale ?


Acte 1 : Un philosophe aux cheveux gras et aux chemises aussi douteuses que ses idées signe une tribune dans un canard. Un scoop bidon : Il révèle que la vie de Mahomet ne ressemblait en rien à celle de Charles Ingles.

Acte 2 : Une Fatwa est lancée. Le professeur, soudain seul dans ses frocs sales, se met en arrêt de travail prolongé, ce qui en passant n’aide en rien à combattre les préjugés en matière de service public.

Acte 3 : Soutien médiatico-intellectuel général. Tollé contre l’intolérance.




Acte 4 : Quelques semaines plus tard, un philosophe aux cheveux gros et aux chemises aussi amidonnées que sa femme s’insurge contre les atteintes à la liberté d’expression. Redeker, qui ne s’est toujours pas décidé à faire le moindre effort en matière d’hygiène corporelle devient un héros de la parole libre. Applaudissements.




Acte 5 : Un humoriste à moitié black et entièrement black listé décide d’aller mettre en pratique ses théories sur le dialogue et la compréhension des autres et se rend à une sauterie organisée par le Front National. Il promet par ailleurs d’aller de même visiter tous les autres partis.

Acte 6 : Lynchage médiatico-intellectuel. Huées. Tollé intolérant.

Acte 7 : Le philosophe à la belle chemise n’en a visiblement rien à foutre de ce genre d'intolérance.

vendredi, novembre 17, 2006

Unies pour rien faire.


Le Tchad incendié et la République Centrafricaine travaillée à la machette. Et merde, ça tombe mal, c’est bientôt Noël.

Nations Unies. Instances internationales. Chemises à trois cent euros. Douste-Blazy qui remet sa mèche en place et qui se dit scandalisé ( !?) par les massacres dans la région du Darfour. Kofi Annan qui se démène pour que des diplomates bien payés et accros au café lui accordent quelque attention. Va falloir attendre. Faut pas se précipiter. C’est pas le genre de la maison. Depuis 45, l’ONU ne s’est jamais précipitée nulle part.

Depuis 2003, dans cette région de l’Est Africain, deux cent mille personnes (des civils) ont été égorgées, assassinées, étripées, brûlées, découpées, écorchées, etc. On est plus à quelques semaines près. Surtout, pas de précipitation…

jeudi, novembre 16, 2006

Elle l'a dit ! (ou presque)




"Les enseignants ne travaillent pratiquement pas du tout. Et même parfois moins. En plus, ils sont payés pendant les vacances scolaires, et moi ça me met en colère!"

jeudi, novembre 09, 2006

Copé fait fliper les tôliers.


Depuis que se profile l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics, les bistrotiers, hôteliers et autres patrons de bocs sont à un jet de cacahuète de la dépression nerveuse. Ils errent entre nuits blanches et cafés noirs, à fumer des cigarettes et attendre fébrilement que le dépôt de bilan pointe le bout de son nez.

Ainsi, la loi concernée, applicable au 01 janvier 2008, sonnerait assurément le glas de ces professions qui, victimes d’un arrêt liberticide et abjecte, n’auraient plus qu’à mettre la clé sous le pot de géranium. On assisterait au trépas du zinc, à la calanche du rade, au déralinguage du bocard, à la mort programmée d’une des plus importantes institutions françaises : le café. Dans nos campagnes, c’est l’âme des villages qui serait fusillée sur le peloton d’exécution de la santé publique, et dans nos villes, c’est l’esprit des quartiers populaires qui serait éviscéré sur l’autel des non-fumeurs.

Alors, naturellement, face à ce fléau antinicotique qui point à l’horizon, la résistance s’organise. Les protestataires énervés menacent de sortir de derrière leurs comptoirs pour envahir les rues et ériger face aux préfectures des barricades en barriques de bières, en attendant de pied ferme les représentants de l’autorité armés de tessons de bouteilles, de cendriers Ricard et de divers autres projectiles susceptibles de taillader les arcades. Le but : faire une nouvelle fois plier le gouvernement, le faire renoncer à ce projet monstrueux.

Or le gouvernement se méfie comme de la peste des colères de cette confrérie. Pourquoi ? Parce que le pouvoir qu’elle exerce sur les électeurs est immense. Notamment sur cette France qui se lève tôt et qui fait tourner les usines, sur cette France qui, dans quelques mois, va être conviée à choisir un ou une excité(e) pour l’asseoir sur le trône. Car ce n’est pas dans les livres ni dans les tracts de partis, encore moins dans les résumés de programmes politiques que se forge l’opinion publique, mais bien chez Claude et Jamie, à l’Auberge de la main gauche, ou au Relais de la gare, entre un verre de pastis et un jambon-beurre. Le patron de bar est un sculpteur d’idée, un artiste, souvent alcoolique certes, mais qui, d’un soupçon, d’une rumeur, élabore un point de vue, façonne une manière de voir qu’il expose ensuite avec conviction à la populace accoudée. Les sans-pognons, soulographes et autres traine-guenilles, attentifs, ingurgitent entre deux blancs secs les leçons du maître à boire et à penser, puis relayent, au sein de leur foyer ou à leur travail, les avis affichés. Ils deviennent ainsi le terreau de l’opinion dans lequel le tôlier enfonce sa graine d’un doigt souvent graisseux.


C’est la raison pour laquelle Jean-François Copé n’a pas hésité à mouiller sa chemise pour tenter d’apaiser le courroux des tôliers. Ce dernier espère sauver la situation en proposant des mesures pour le moins… décalées. En tout cas décalées dans le temps. L’idée, c’est, par une manoeuvre fiscale, de relancer le flipper, afin que le consommateur frustré de ne pouvoir griller sa tige puisse passer ses nerfs quand même sans pour autant déserter les lieux. Or personne ne se rappelle avoir vu le début d’un prémisse de cadran de flipper dans un bar depuis au moins quinze ans. Depuis belle lurette les jeux pc ont botté le cul du billard électrique, et seuls quelques nostalgiques en possèdent encore un exemplaire poussiéreux dans un coin de leur bar. Mais il en faut plus pour décourager un ministre du budget en campagne électorale. Il va même jusqu’à tenter l’extra balle en poussant des jurons populaires dans un rade de campagne, devant, évidemment, quelques caméras agglutinées, afin de convaincre tout le monde du bien fondé de son plan de sauvetage. Remettre au goût du jour des technologies du siècle dernier, telles semblent être les idées d’un groupe politique qui invite les électeurs à « imaginer la France d’après » !

Les professionnels du blanc limé s’assoient bien sûr sur cette proposition qu’ils jugent inappropriée et se demandent si, par hasard, le gouvernement ne serait pas en train de se foutre gentiment de leur gueule. Alors, comment sortir de l’impasse ? Comment satisfaire à la fois les nombreux électeurs paranoïaques de la toux sèche qui voient dans la moindre fumée de cigarette le sombre spectre du cancer pulmonaire, et les non moins nombreux quidams couperosés qui fréquentent les bistrots et qui ont cet embarrassant défaut d’avoir le droit de vote ? Il y a bien une solution, mais qui risque fort de fâcher les néo-féministes alonzoiens, c’est le retour de la gourgandine. En effet, quoi de plus lucratif que la bonne vieille fille de joie, quoi de plus rentable au mètre carré qu’une boîte à vérole assermentée ? Quitte à relancer d’anciennes habitudes, autant choisir celles qui rapportent un tant soit peu d’argent. Les patrons boucleraient leurs comptes, les clients oublieraient leur chagrin de ne pouvoir bouffarder, et quelques donzelles perdues trouveraient de quoi gagner dignement leur croûte en soulageant l’humanité souffrante. Enfin moi, ce que j’en dis…

Greenspirit.

mercredi, novembre 08, 2006

Québec ou bien !

Une petite vidéo qui vaut le coup de click !


http://www.tetesaclaques.tv/video.php?vid=22

samedi, novembre 04, 2006

Quelques lignes et du plomb.


Au moment où, en France, quelques mamies se réunissaient pour discuter de l’attribution du prix Femina, les dirigeants russes choisissaient eux aussi de récompenser leurs écrivains de talent. La récompense tenait dans quelques grammes de plomb logés dans la tête, et c’est Anna Politkovskaïa, la célèbre journaliste et écrivain russe qui couvrait depuis plusieurs années le conflit tchétchène de manière indépendante, qui fut consacrée. Si quelques-uns croyaient encore que le stalinisme était mort avec son père en 53 , voici la preuve qu’ils se mettaient le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.

Poutine, en grand nostalgique de l’époque dorée du crime industrialisé, remet ainsi au goût du jour les procédés staliniens de censure radicale : Le samedi 07 octobre, la journaliste, déjà sous le coup de menaces, décide de sortir s’acheter une pizza. Mais elle croise malencontreusement, dans l’ascenseur de son appartement moscovite, un homme masqué, qui fait preuve d’une grande impolitesse - 1) en ne lui tenant pas la porte - 2) en vidant sur elle le chargeur de son pistolet. Immédiatement, sous prétexte qu’elle avait les entrailles et la cervelle en miettes, la pauvre femme se résout à mourir, sans attendre l’ambulance. Abandon. Le pouvoir a gagné. La mort est un argument de poids : Anna n’écrit plus d’articles sur la Tchétchénie.

C’est comme ça, dans la Russie poutinienne, comme au bon vieux temps du KGB et des camps de repos en Sibérie, on ne prend plus la peine de discuter. On élimine les gêneurs, les dissidents, les insoumis, tous ceux qui refusent de boire la mauvaise soupe servie par l’Etat et qui s’éloignent de la ligne éditoriale dictée par Moscou. On utilise pour cela les mêmes méthodes qu’il y a soixante-dix ans. Intimidations, harcèlements, passages à tabac, etc. Pif, paf, on rosse du Russe avec rudesse pour lui apprendre que se taire c’est la meilleure des politesses. En outre, chaque fois qu’une balle de revolver croise le chemin d’un gus indiscipliné, c’est une leçon qu’on adresse au peuple tout entier. Car il est bon, de temps en temps, d’envoyer un message à la populace en chapka, comme une piqûre de rappel : « Baissez la tête, et pas un seul pas de côté, ou bien… » Anna, elle, avait courageusement fait un pas de côté. Elle n’était pas restée dans la ligne. Une balle dans la tête. La liberté de s’exprimer en terre russe demeure aussi réduite que l’espérance de vie d’un soldat tchétchène.

C’est à la fois dommage, et en même temps, pas si grave. Pas si grave parce que, de toute façon, et c’est la triste réalité, a part les tchétchènes, tout le monde s’en fout de savoir ce qui se passe en tchétchénie. Mais dommage, aussi, parce qu’ Anna Politkovskaïa n’avait de cesse, justement, depuis plus de dix ans, de dénoncer les exaction sanglantes de l’armée russe dans le Caucase nord. Loin des salons feutrés, des tasses de thé et des clubs du stylo, elle arpentait en bottes fourrées les montagnes de Tchétchénie, de village pilonné en village bombardé, pour recueillir des témoignages, rencontrer, entendre et comprendre la population mutilée. Elle rapportait dans son sac à dos l’horreur d’un conflit cruel et insensé opposant une armée russe sanguinaire et vénale, composée de jeunes soldats déshumanisés, livrés à eux-mêmes, et sous la responsabilité d’officiers corrompus et barbares, à une résistance tchétchène sauvage, fracturée, désorganisée, mal rasée, mais acharnée et prête à tout. Elle expliquait l’absurde d’une guerre sans lois ni droits, cadre du grand n’importe quoi, où viols, meurtres, jugements sommaires, pillages, humiliations, enlèvements, etc., composaient le sombre quotidien des civils. Elle dénonçait également les basses manoeuvres de Poutine qui, sous prétexte de livrer une lutte sans merci à la menace terroriste - et soutenu en cela par l’Occident -, écrasait un peuple entier sous sa botte, afin s’asseoir son pouvoir. Elle repoussait à coup d’articles étoffés la propagande officielle du Kremlin qui tendait à faire des wahhabites ( les tchétchènes islamisés) les seuls responsables des actes atroces commis à l’encontre des civils, propagande qui n’avait d’autre but que de provoquer la guerre civile en Tchétchénie. Enfin, elle mettait en garde la société russe qui peu à peu se laissait entraîner par les courants sournois de la haine aveugle et systématique de l’autre. En somme, elle faisait réellement son boulot de journaliste, qui consiste à livrer les faits tels qu’ils sont sans se contenter d’être un simple relais, un porte-parole du gouvernement. En cela, elle était beaucoup plus courageuse que la plupart des pousse-mégôts ventripotents qui occupent les rédactions de la presse occidentale et qui passent leur temps à contenter les lobbies militaro-industriels. Avec ses lunettes cerclées, elle avait un regard différent sur les évènements. Un regard plus juste. Sa mort enfonce de ce fait un peu plus le monde dans sa myopie. Et même si, de toute façon, ça fait déjà longtemps que le monde n’y voyait plus clair, c’est dommage que ce samedi 7 octobre, Anna ne se soit pas fait des pâtes.

Greenspirit
PS: Ouvrages d' Anna Politkovskaïa :
FreeCompteur.com