samedi, décembre 31, 2005

Debout les gars, reveillez-vous !


Ca se passe il y a tout juste un an : La planète s’enrhume et éternue à la tronche de l’Inde et de l’Asie. Bilan de cette impolitesse : environ trois cent mille morts. L’Occident s’émeut, d’autant plus que nombre de ses ressortissants sont présents sur les lieux au moment du drame, fauchés par une mort au goût de sel en pleine partie de ping-pong. Mourir en tongs de plage, c’est vrai qu’il y a plus glorieux. Alors la France, entre autre, sort son mouchoir et en appelle à la solidarité internationale. On demande au citoyen, alors en pleines festivités de fin d’année, d’envoyer quelque menue monnaie pour aider le pauvre pêcheur sri lankais à se racheter une cabane et un bateau. Le gouvernement prend son air le plus grave pour inciter le peuple français à soutenir dans cette épreuve son petit frère du tiers-monde qui décidément n’avait pas besoin de ça.
Que redire à cela ? Rien du tout ! C’est tout à fait normal qu’un pays développé vole au secours de son frangin du Sud-Est qui s’est fait casser la gueule par dame Nature. Là n’est pas le problème. C’est même plutôt honorable de lancer un tel appel à la générosité de chacun. Seulement c’est dommage qu’il n’y ait aucune sincérité là-dedans.
Car ce qui se passe un an après, presque jour pour jour, montre une fois de plus l’incohérence de la politique extérieure de nos dirigeants :
Une décision de justice rendue par le tribunal administratif de Paris envoie bouler quatre associations, dont Greenpeace, qui s’opposaient à ce que le porte-avion « Clemenceau » parte se faire désamianter en Inde. D’après la justice (française), le pays des droits de l’homme peut donc légalement se débarrasser de ses déchets toxiques, en les envoyant dans les pays du tiers-monde où il n’existe aucune réglementation quant aux conditions de travail des ouvriers. De toute façon, qu’ils crèvent d’un cancer où d’autre chose, pour eux ça change pas grand chose. C’est quand même pas de notre faute s’ils n’ont pas accès aux soins…
Le plus navrant, c’est que les techniques sécurisées de désamiantage existent en France. Seulement cela revient beaucoup plus cher que de refiler la patate chaude aux Indiens, peu regardants (ont-ils le choix ?) sur la sécurité.
Ainsi, quand un tsunami fout le bordel et que les caméras du monde sont braquées sur l’événement, le gouvernement revêt sa cape de super-héros prêt à voler au secours des faibles. Mais dès que les éditorialistes font leurs bagages et que les photographes démontent leurs objectifs, cette région du monde redevient la poubelle de table des Occidentaux. Et c’est pas les français qui vont dire quelque-chose. Ils sont bien trop occupés en cette période de l’année, entre leur réveillon et le départ du Dakar.
Alors vogue, vogue petit bateau de guerre. Va une dernière fois distribuer la mort au bout du monde. De la façon la plus sournoise qui soit, peut-être. Vogue, vogue petit bateau de guerre. Tu as la bénédiction de la JUSTICE Française.

Greenspirit.
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